La transition digitale du Groupement des Mousquetaires s’accélère pour définir les modes de vente du futur. L’image est au cœur de cette révolution numérique dans la distribution. Les contraintes de Time to Market sont devenues omniprésentes, les enjeux juridiques liés au commerce en ligne n’ont cessé de se durcir. Les processus de normalisation des flux d’images et des documents graphiques sont à réinventer dans cet écosystème toujours mouvant. Découvrez au travers du témoignage de Hassen Kefi, Responsable Nouvelles Technologies du Groupement des Mousquetaires, les détails de la mise en place d’un projet de DAM de grande ampleur à une échelle internationale.
Quand nous avons démarré le projet avec Keepeek, j’étais responsable Business Intelligence du Groupement des Mousquetaires.Mes fonctions ont évolué et je suis aujourd’hui responsable des Nouvelles Technologies (environ 100 personnes).Ces nouvelles responsabilités me donnent une vision transversale sur l’urbanisation du système d’informations.
Au début, à la fin de l’année 2013, je me suis intéressé à la nouvelle loi INCO qui renforce le niveau « d’information produit » portée à la connaissance des consommateurs. Elle précise également la valeur contractuelle des photos présentées en ligne. Ce nouveau dispositif législatif est particulièrement attentif dans le secteur alimentaire. Il nous impactait donc directement.J’ai donc décidé de présenter auprès de ma direction un projet pour normaliser nos processus de gestion des visuels et de l’information des produits. Je me suis également rapproché des équipes métiers qui étaient très motivées à travailler sur ce nouveau projet.
Oui, il fallait faire vite. La loi INCO entrait en application fin 2014. Avec les dispositifs existants, il nous était impossible d’y répondre correctement. Par ailleurs en préparant mon dossier, j’ai cartographié nos processus et j’ai perçu des perspectives de réduction des coûts très importants. Ce sont les deux raisons qui ont accéléré la prise de décision.
Il est important de comprendre que nous sommes un groupement avec de nombreuses enseignes. Historiquement, chaque filiale disposait de son propre référentiel d’images sous des formes très diversifiées. Il pouvait s’agir de simples disques durs bruts ou de petites bases de données. Les coûts de gestion de ces bases historiques étaient importants. La mise en place d’un outil commun permettait donc de supprimer les multiples coûts liés à ces nombreux référentiels.Par ailleurs, ces différentes filiales commercialisaient parfois les mêmes produits. Il était très fréquent d’acheter plusieurs fois le même visuel auprès des studios. Dans ce cas, la réduction des coûts est particulièrement objective. Nous avons divisé au moins par deux le budget de production avec à la clé une meilleure qualité.
Enfin, pour une grande partie de notre fond, nous avions confié à un studio la production et la conservation des visuels. Une clause contractuelle ne nous permettait cependant pas d’être propriétaire des visuels. Nous avions des coûts récurrents de location d’usage de visuels. Il nous a semblé opportun de changer de modèle et de devenir maître de nos images.Le dernier point concerne une nouvelle fois la loi INCO. Les pénalités financières en cas de manquement aux obligations sont particulièrement incitatives.Toutes ces raisons ont été un catalyseur pour construire ce référentiel centralisé des médias, le projet BIG – Base Images Groupement.
Le principal objectif était très simple : il nous fallait être capable de répondre aux obligations INCO avant la fin 2014.Cela passait par des objectifs intermédiaires :1- Récupérer l’ensemble des contenus des différents référentiels historiques et normaliser ces référentiels.2- Normaliser les processus d’acquisition et de renouvellement des visuels produits auprès de nos studios ou directement auprès des industriels.3- Connecter la base BIG avec les autres applications et notamment les sites e-Commerce pour automatiser la diffusion des visuels.
Il s’agit là d’un enjeu majeur du projet. Compte tenu du nombre de fournisseurs et de produits (plus de cent mille références), il nous fallait intégrer l’ensemble des parties prenantes dans ce processus de normalisation. C’est aussi dans leur intérêt que de bénéficier de visuels et d’informations à jour sur nos sites.Un dispositif spécifique a été déployé. Désormais, à chaque fois que l’on veut référencer un nouveau produit, une demande est envoyée au fournisseur pour lui demander un échantillon du produit. Cet échantillon est envoyé physiquement à notre prestataire de shoot photo, celui-ci le réceptionne et le photographie selon une charte qualité précise. Enfin, il dépose les photos automatiquement dans BIG.Il est parfois trop coûteux d’envoyer des échantillons (électroménager par exemple). Nous avons mis en place une variante qui permet aux fournisseurs de déposer directement leurs photos dans BIG et de saisir les informations nécessaires à l’indexation.[caption id="attachment_7628" align="aligncenter" width="680"]
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Les sources de pollution de la base images sont très nombreuses. Les produits changent souvent, nous évaluons à 30% le turnover dans notre base. Il faut donc être vigilant sur le renouvellement des visuels associés.Notre démarche qualité s’articule autour de trois axes.Axe 1 - AutomatisationD’une part, nous automatisons ce que nous pouvons. Lors de l’ajout de nouvelles photos, BIG détecte seul d’éventuels problèmes de qualité sur le fichier. La base BIG est en permanence connectée avec notre référentiel produit interne. Nous récupérons régulièrement le delta entre les deux bases pour répondre à deux questions : Les photos correspondent-elles bien à un produit ? Chaque produit a-t-il bien des photos ?Axe 2 – Implication des fournisseursNous impliquons également nos fournisseurs dans la supervision qualité. Nous avons déployé une application web spécifique (BIG fournisseurs) leur permettant à tout moment de vérifier la qualité des visuels ou des informations dont nous disposons pour leurs produits. Ils peuvent invalider des produits qui leur semblent non conformes. Il nous a semblé logique de partager la responsabilité avec nos fournisseurs qui disposent d’une partie de l’information.Axe 3- Equipe qualitéDes contrôles automatiques sur des champs requis sont réalisés par l’application Keepeek. Par la suite un autre partenaire, Kalista Solutions, fait un contrôle manuel, afin de contrôler ce que la machine n’a pas pu détecter. Kalista vérifie notamment la qualité de l’image pour s’assurer, par exemple, que la boîte d’un produit n’était pas cabossée au moment où celle-ci a été photographiée. Une fois ce contrôle qualité terminé, l’image est complétée par un certain nombre d’informations qui provienne du référentiel (notamment le code barre, le libellé du produit, …).
BIG est destiné à de nombreux utilisateurs du groupement mais également aux externes.En interne :
En externe :
Actuellement, nous travaillons sur le système de gestion commerciale des points de vente. De cette manière, les points de vente auront eux aussi accès aux contenus de BIG via un autre outil.
L’ensemble des visuels produits du Groupement des Mousquetaires est désormais centralisé dans BIG. Cela représente plus de 400 000 visuels, soit 2 Téraoctets de données. Il contient également tous les visuels du service communication interne. BIG intègre également de plus en plus de vidéos.Enfin, BIG rassemble également de la donnée et notamment les ingrédients/allergènes des produits. Ces données sont essentielles pour être conforme à la norme INCO. Ces données font l’objet d’un processus rigoureux de vérification, très proche de celui des photos. Nos fournisseurs sont d’ailleurs invités à vérifier le contenu des données ingrédients que nous avons sur leur produit.
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